Ysmé, star de la scène hip-hop belge et une quinzaine de jeunes Ucclois préparent une co-création pluridisciplinaire en résidence à Het Huys.
Peintures et dessins poétiques, chansons théâtralisées et orchestres de rap, de jazz ou de soul musique s’articulent autour d’une seule question : « Qu’est-ce qui fait la force des femmes ? » Comme un cri du cœur, Ysmé rappe ses colères, slame sa flamme, chante sa vie, tantôt forte, parfois vulnérable, psychédélique et éclectique. « Ce qui m’anime et nourrit ma créativité, c’est ma colère contre le harcèlement dont les femmes sont encore trop souvent victimes. C’est ce qui m’a amenée à travailler autour de ce prisme avec une quinzaine de jeunes qui sortent de nulle part et font de l’art », confie la rappeuse. « Les mecs sont plus mal à l’aise avec ce thème, mais sont très touchants », enchaîne Marie Van Puyvelde, alias Ysmé, qui rencontre encore des gamins machistes et rappelle que dans le monde du hip-hop ce sont surtout les hommes qui percent. « Je me fais harceler tous les jours dans la rue à Schaerbeek ; du coup, je provoque pour montrer qu’il ne faut pas m’emmerder. »
Mais travailler ce thème a permis à l’artiste d’atténuer sa colère. « J’ai réalisé que je ne la place pas au bon endroit et que je ne suis pas obligée de crier ce feu en moi sur tous les toits. Il y a moyen de faire autre chose avec moins de violence. » Et Ysmé de démontrer ainsi que résilience et remise en question sont assurément des forces féminines ?
Het Huys organise des résidences d’artistes deux ou trois fois par semestre. « Coordonner un festival d’arts est toujours périlleux, surtout avec des jeunes à qui on doit donner confiance, mais il faut être prêt à prendre des risques », conclut Ilse Joliet, responsable du centre.
Powerism : expos, concerts, théâtre, food & drinks, DJ-set femme. Le 1er avril de 16 h à minuit.
Het Huys, 46 rue Égide Van Ophem. Entrée gratuite