CONSTRUIRE À UCCLE

Y a-t-il encore des terrains à bâtir à Uccle ? Qu’en est-il de la politique urbanistique et de l’octroi des permis ? Quel avenir pour la construction et le logement? Jonathan Biermann, l’échevin de l’Urbanisme et du Logement, livre son point de vue.

«Oui, il y a encore des terrains non bâtis à Uccle, affirme Jonathan Biermann, l’échevin de l’Urbanisme. Au niveau des permis, nous privilégions la rénovation. Et si nous délivrons encore des permis de démolition-reconstruction, il faut savoir que cela devient plus difficile. Notamment parce que le bâti ancien présente un intérêt patrimonial et historique que nous voulons préserver. Par ailleurs, la dimension environnementale est de plus en plus décisive. Notre volonté est de préserver l’ensemble des terrains non bâtis qui sont des poumons verts et jouent un rôle important tant d’un point de vue environnemental qu’au niveau de la cohésion sociale. »

Les pouvoirs publics sont les plus gros propriétaires fonciers de terrains non bâtis. La Région, par exemple, possède de grands ensembles non bâtis constructibles et destinés au logement : le Keyenbempt, une série de terrains au Moensberg/Bourdon le long du chemin de fer, et un terrain chaussée d’Alsemberg, près du Schievelavabo. Quant à la commune, elle est propriétaire du Plateau Avijl et d’autres parcelles qui se libèrent grâce au déménagement de l’administration. Au coin Papenkasteel/chaussée Saint-Job, la commune envisage de développer un projet de logements acquisitifs, sur le modèle Community Land Trust dans lequel des personnes à faibles revenus achètent le logement, mais pas le terrain. « Ceci pour répondre aux 50 000 ménages qui sont en attente d’un logement social. On ne perd pas de vue que la proportion de logements sociaux sur le territoire d’Uccle est  plus faible que dans d’autres communes », rajoute l’échevin.

En matière d’urbanisme, les représentants régionaux visent l’harmonisation à l’échelle des 19 communes. Ce qui peut avoir du sens, mais les communes ont une meilleure connaissance de leur tissu local. « On doit rester attentif au fait que si la Région considère qu’on peut octroyer ou refuser un permis en fonction de ses principes, il faut que ceux-ci soient repris dans la législation et fassent l’objet d’un débat au Parlement. Mais, c’est un sujet très sensible », conclut Jonathan Biermann.

Le booster Covid

D’ici quelques années la pandémie sera le marqueur d’une hausse globale de l’immobilier. « Le marché immobilier ucclois a considérablement monté avec la crise Covid, les gens ont de plus en plus besoin de nature et sont prêts à quitter le centre-ville », souligne d’ailleurs Daniel Ahrend, de l’agence Barnes, qui a dans son portefeuille quelques terrains. Dont un terrain de 10 ares avec une ruine, avenue des Aubépines, pour 1 050 000 euros.