Avec son titre olympique conquis à Tokyo, le hockey belge est sur le toit du monde. Uccle y occupe une place bien en vue. Voici pourquoi. 

Amstelveen, aux Pays-Bas, 7 juin 1976 : finale de la Coupe
d’Europe des clubs champions entre Southgate et Uccle, dont
c’est la première participation. Les Anglais l’emportent 3-2.
Crédit : @Uccle Sport

Le 5 août dernier, à l’Oi Hockey Stadium de Tokyo, les Red Lions deviennent champions olympiques. Pour la Belgique, c’est la première médaille d’or dans un sport collectif depuis celle des Jeux d’Anvers, en 1920, en football. Pour le hockey masculin belge, c’est le troisième sacre en trois ans, après la Coupe du monde 2018 et les Championnats d’Europe 2019. Ce l’est aussi pour Uccle, puisque, sur les 18 joueurs présents au Japon, quatre évoluent dans un club ucclois : Augustin Mermans, Victor Wegnez et Cédric Charlier au Racing, et Tom Boon au Léo ; un autre est passé par le Racing : Simon Gougnard ; un est né à Uccle : Gauthier Boccard ; et parmi ceux qui ont fait ou font régulièrement partie de la sélection, on retrouve Tommy Willems (qui a évolué au Racing), Nicolas Poncelet (Léo) et Maxime Plennevaux (Léo). 

C’est qu’Uccle est, depuis les origines du hockey en Belgique, une terre de champions.

Une profusion de clubs 

Ces origines remontent à 1899, avec le premier club créé, à Anvers : le Beerschot, où se pratiquent aussi tennis, rugby, polo, cricket, athlétisme, chasse à cheval… Toutes disciplines réservées à une certaine élite. Normal, dès lors, que voit le jour, très vite, un homologue à Uccle, territoire très prisé par la grande bourgeoisie bruxelloise, qui y érige ses « maisons de campagne » : le Léopold, fondé en 1893 comme club de foot, ouvre sa section hockey en 1900. Suivront le Racing Club, Uccle Sport, le Wellington, le Merlo, Langenveld, le Sukkelweg… 

Comme le résume Philippe Demaret, responsable du site Okey.be, « il faut chercher l’explication de cette localisation dans les moyens dont disposaient les clubs ucclois début du XXe siècle. Il fallait de l’argent pour construire des terrains et les cotisations étaient chères. Uccle était une commune aisée… » Pareil pour celles, ailleurs, où le hockey s’est déployé au fil du temps. Ce qui explique qu’aujourd’hui encore, sur les 101 clubs recensés en Belgique et en parcourant le palmarès des Divisions d’honneur (messieurs et dames), un « sillon » se dessine très précisément, allant d’Anvers au Brabant Wallon via le sud de la capitale. 

Mais avec une profusion à Uccle : 9 clubs ! Sur 21 à Bruxelles. C’est autant que pour tout le Brabant wallon (avec Waterloo) et toute la Flandre occidentale, cinq de moins que toute la province d’Anvers, deux de moins que le Brabant Flamand et plus que dans les autres provinces. 

En février 2019, la commune d’Uccle décernait la distinction de citoyen d’honneur aux hockeyeurs Simon Gougnard, Cédric Charlier, Tom Boon (absent), Victor Wegnez et Augustin Meurmans @FL

Une profusion de titres

Ce qui explique aussi que, sur les 100 championnats masculins nationaux disputés jusqu’ici, 46 ont été enlevés par une équipe uccloise : 28 titres pour le Léo, 13 pour Uccle Sport et 5 pour le Racing. Et, chez les dames, 44 sur 95 (22 pour Uccle Sport, 14 pour le Léo, 6 pour le Racing et 2 pour le Wellington). 

Ce qui explique enfin que la commune abritera le futur stade national. Comme le disait à Okey.be, en mai dernier, Nicolas Dassonville, président d’Uccle Sport et administrateur à la Ligue francophone de hockey (LFH) : « Uccle compte un quart des joueurs de la LFH, soit plus de 5 000 membres. Avec tous les clubs de la commune, nous nous sommes entendus pour trouver la meilleure solution et avec l’impulsion de la commune, le plateau du Zwartebeek a été choisi. La commune met à la disposition du hockey un terrain et de quoi placer le stade. » Cohérent, encore, avec le fameux « sillon » traditionnel et historique : à Anvers et Wavre les deux centres d’Excellence régionaux, à Uccle l’enceinte nationale. En plus des racines de la gloire.

LE STADE NATIONAL

Voici ce qui semble acquis, pour l’heure.

Sa localisation: au Zwartebeek, le plateau qui abrite déjà les installations d’Uccle Sport, à la place de l’actuel terrain d’entraînement de football. Le foot sera déplacé au Bempt, où un synthétique sera installé. 

Sa capacité d’accueil : 5 000 à 10 000 spectateurs (en fonction des compétitions).

Sa composition :  un seul terrain, mais, précisait à Okey.be, en mai, Nicolas Dassonville, président d’Uccle Sport, les deux terrains de foot de son club serviront « de terrains ’annexes’ en cas de gros événements »

Son accès : il est question de tripler la capacité du parking Stalle (en augmentant son nombre d’étages), « à 150 mètres du stade et accessible par la promenade verte ». Toujours selon Nicolas Dassonville, « pour le quotidien, les parkings existants sur le plateau sont suffisants ; pour les gros events, nous avons déjà l’expérience de la Pro League et du Belgique-Argentine de 2016. Le plan de mobilité sera adapté. Nous avons le soutien de la commune et du Collège. » 

Son financement : la RTBF annonçait début août qu’« un accord de coopération entre le fédéral et la Région a été trouvé » portant déjà sur 14 millions d’euros. « Le fonds fédéral Beliris a mis de côté 7,5 millions et la Région bruxelloise 6,5 millions dans un budget total qui avoisinera les 16 à 18 millions d’euros. » 

Son inauguration : au plus tôt en 2026.