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Elle est policière depuis vingt mois au service Intervention à Uccle. Il y travaille depuis plus de seize années. Ils racontent leur métier et leurs relations avec les citoyens. 

Charlotte Helson, 30 ans, a toujours vécu à Uccle. Avant d’y devenir policière, elle a fait des études en communication, travaillé dans l’événementiel et des associations, fait de la compta à l’ULB, vendu des gaufres Grand-Place. Sébastien Roos, 43 ans, vit à Drogenbos, a passé les trois quarts de sa jeunesse dans la province de Luxembourg, été dix ans militaire, dans la marine, puis policier dans la zone Ardennes Brabançonnes (Grez-Doiceau / Chaumont-Gistoux). L’une comme l’autre sillonnent la commune, incarnant cette police de proximité chère à leurs autorités. 

« Un ami qui est dans la police ici racontait ce qu’il y faisait et ça me parlait bien, raconte Charlotte. Je voulais un métier plus social. » C’est le cas ? « Oui : la plupart de nos interventions, c’est aider les gens, les accompagner dans des moments pas faciles, comme des cambriolages. » Les rapports avec eux ? « C’est quitte ou double. Parfois très bons, tant avec les victimes qu’avec les ‘‘suspects’’ ; parfois, rien qu’en patrouillant, on ressent une forme d’agressivité. Il y a ceux qui sont agréables et les autres. Comme quand je vendais des gaufres. » 


© ZPZ Marlow

Sébastien perçoit surtout leur versatilité : « Lors des attentats, on passait pour des héros. Après l’affaire George Floyd, aux Etats-Unis, il y a eu de petits dérapages, on nous filmait mais l’arrivée des bodycams nous a servis et ça s’est apaisé. Avec le covid, on est redevenu les mauvais puisqu’on devait faire respecter les mesures. Des gens comprennent, d’autres pas. Et attaquent surtout sur les médias sociaux. » 

Un job noble mais frustrant 

Policier à Uccle, c’est facile ? « Il y fait bon vivre, il n’y a pas cette haine anti-police et les interventions à montée d’adrénaline, que j’adore, sont plutôt rares, répond Charlotte Helson. Mais je vois des choses que je n’aurais jamais imaginées. Des home jacking, des gens armés… Tout peut arriver. » Sébastien Roos confirme : « J’ai vécu 15-16 ans à Molenbeek, où ce n’est pas la même chose. On a aussi ’’un peu tout’’, mais en proportions plus raisonnables qu’ailleurs. En même temps, on n’a pas les mêmes effectifs. » 

Pour lui, « le métier a peu évolué, même si les faits ne sont pas les mêmes, sauf les vols dans les habitations. Niveau technologie oui, c’est plus facile. Quand ça fonctionne. Mais c’est un job frustrant. Je pensais que ce que je ferais aurait plus d’impact. »  Pour elle, être une femme n’est pas un souci, « mais pour certaines interventions plus musclées, je suis contente d’avoir mes collègues masculins près de moi ». Et les proches ? « Mon père et mes frères ont été très surpris, ma maman a trouvé ça génial, surtout le côté social. Les amis, ça dépend. C’est compliqué de se faire une idée juste de ce boulot, pas facile mais très noble. Avec ceux qui le font mal et ceux qui le font bien. La police n’est jamais que le reflet de la société. »