LE PHÉNOMÈNE

La pandémie et la météo l’ont porté au pinacle : le padel a explosé parce qu’il se joue envers et contre tout, qu’il est à la portée de tous et qu’il est d’une convivialité folle. Uccle en est devenu l’un des temples. À côté du tennis et du hockey.

« C’est un succès immense pour cette saison, de loin la meilleure du club. On estime entre 1 000 et 1 500 personnes le nombre de joueurs qui ont joué au padel chez nous entre septembre 2020 et août 2021. Les travaux du troisième terrain commenceront fin septembre. » Guillaume Woelfle, président de la section Tennis & Padel d’Uccle Sport, qui a inauguré ses terrains en 2015.
« Nous sommes à plus ou moins 150 membres et pas mal de personnes de l’extérieur qui viennent jouer. Ça marche super bien également pour les Team Building. » Antoine Mercier, Manager Tennis & Padel du Racing, qui vise les 250 membres avant la fin de l’année, après s’être lancé dans l’aventure le 11 juin dernier seulement.
« Il y a 350 membres pour l’instant et on a démarré cet été les travaux pour qu’un troisième terrain soit prêt dès la fin septembre. » Bernard Lescot, président du Léopold, qui s’est ouvert à la discipline en mai 2020.


À Uccle, les trois grands clubs, historiques, de hockey et de tennis surtout, ont désormais une fameuse nouvelle corde à leur arc : le padel, ce sport de raquettes (sans cordage, percées de trous, à petit manche et large tamis), longtemps considéré par beaucoup comme un pauvre petit sport de plage, se jouant seulement en deux contre deux, sur un terrain plus petit que celui de tennis (20 m de long, 10 m de large), en synthétique et entouré de murs, en extérieur ou sous bulle, avec des balles plus petites et plus souples qu’au tennis, au système de points identique que celui en vigueur au tennis et où toutes les surfaces (sol et murs) font partie du jeu.


Des raquettes plus petites que celles de tennis, des balles avec moins de pression, mais un sport en plein boom, simple, convivial et égalitaire.

Tous s’y sont mis, avec l’espace qui y est consacré, soit en sacrifiant un terrain de tennis (le Racing), soit en construisant sur une surface jusque-là inoccupée (le Léo), soit en profitant d’un réaménagement total des lieux (Uccle Sports, pour cause de projets de la Stib), malgré parfois des réticences internes, en sortant des sous (en moyenne 50 000 euros par terrain) et avec, depuis 2020 et la première année de pandémie, donc de confinements, un succès éclatant à la clé.

Deux terrains non couverts, et bientôt un troisième donc, à Uccle Sport, le premier à avoir décidé de s’ouvrir au padel ; trois terrains non-couverts désormais au Léopold ; et trois terrains non-couverts au Racing depuis l’automne dernier. Avec des surfaces de sol différentes, en composition et en couleurs (vert au Racing, ocre au Léo et à Uccle Sport). On y joue uniquement si on est membre du club au Léo, la formule est hybride au Racing et à Uccle Sport (soit membre, soit à la location de terrain). Ces surfaces et cet extérieur qui permettent de jouer n’importe quand, même lorsque la météo ou les règles sanitaires interdisent ou perturbent les envies de tennis, de hockey, de foot, etc. « C’est ce qui a dopé l’engouement, résume Antoine Mercier (Racing) : durant tout le premier confinement, au printemps 2020, et puis durant l’hiver, alors que tous les sports étaient à l’arrêt, en indoor ou non, on pouvait jouer au padel. »

Sans risque : « On était dehors, sur un revêtement sec une demi- heure après la pluie », enchaîne Guillaume Woelfle (Uccle Sport). À quatre, ce qui changeait du sport individuel et de l’isolement imposé par la pandémie. Après, une fois que le cours presque normal de la vie a repris, « c’est la convivialité du padel qui a prolongé sa pratique massive » résume Antoine Mercier : tout le monde peut jouer contre tout le monde, puisque les différences de niveau sont beaucoup plus faibles qu’au tennis, où on a vite un joueur qui s’ennuie, soit parce qu’il est trop fort, soit parce qu’il est trop faible ; on joue ensemble quel que soit l’âge des autres aussi, ou le sexe, c’est très égalitaire ; pas besoin d’un matériel de dingue, non plus, ni onéreux. »

Pour Bernard Lescot (Léo), « le padel a rajeuni l’esprit et le public du club, même si beaucoup le pratiquent parce qu’ils ne suivent plus le rythme au tennis (ce sont plutôt les 40-65 ans qui y jouent, chez nous) et qu’il demande une bonne condition physique. Il induit une ambiance plus festive aussi, plus proche de celle du hockey que celle du tennis, qui est moins bruyante, moins expressive. C’est un sport indéniablement en plein boum, le nombre de joueurs, terrains, de clubs et de compétitions augmentant sans cesse, partout. » Pour arriver cet été, selon les chiffres de l’Association Francophone de Padel à 173 terrains pour 75 clubs, en Fédération Wallonie- Bruxelles. Dans la capitale, sur le territoire des 19 communes, on compte 31 terrains, dont 10 à Uccle (bientôt 11 avec le tout prochain troisième d’Uccle Sport), sachant que le David Lloyd en possède deux. Au-delà, on estime à 75 000 le nombre de pratiquants en Belgique. Ailleurs, le padel, né en Amérique centrale, est devenu le deuxième sport le plus pratiqué en Espagne (6 millions d’adeptes), après le foot et avant le tennis. Il a été intégré au printemps dernier au programme de la troisième édition des Jeux Européens (ce sera à Cracovie, en 2023), a des compétitions internationales et entend d’être reconnu sous peu comme sport olympique.

Les terrains ocres du Racing.

Un modèle économique, d’avenir, pour les clubs, dès lors ?

« Depuis l’exemple du squash, d’abord très en vogue puis nettement moins, je resterais prudent. En plus, le Léo est un club privé, donc c’est un cas particulier. En attendant, on peut avancer des calculs explicites : si on considère qu’une heure d’occupation d’un terrain de tennis rapporte 25 euros, durant six mois, celle d’un terrain de padel en rapporte 30, et toute l’année. » Guillaume Woelfle complète : « Trois terrains de tennis occupés en même temps,
c’est la plupart du temps six joueurs payants ; trois terrains de padel, qui occupent nettement moins de superficie, c’est toujours douze joueurs payants… »
Et qui, détaille Antoine Mercier, prolongent plus volontiers les festivités : « Après le match, comme on est quatre, on reste plus facilement boire un verre, voire plus : s’il y en a un qui paie la tournée, il y en a toujours au moins un autre pour remettre ça, là où après un match de tennis, le plus souvent à un contre un, on repart souvent tout de suite après. » Autrement dit, la vague padel inonde jusqu’aux buvettes.

Et l’impact commercial se ressent aussi hors des complexes, les magasins sportifs élargissant largement leur offre, à côté des gammes hockey et tennis notamment, vu la demande croissante en équipement padel. Un vrai conte de fées !

LES TARIFS DES TROIS GRANDS CLUBS UCCLOIS

Uccle Sport

1h de location d’un terrain (membre ou non) : 28 euros Carnet de 10h : 160 euros (membres), 240 euros (non-membres)
Carnet de 20h : 240 euros (membres), 400 euros (non-membres)

Racing

1h30 de location d’un terrain avant 16h : 7,5 euros/pers (membres), 10 euros/pers (non-membres)
1h30 de location d’un terrain après 16h : 10 euros/pers (membres), 12,5 euros/pers (non-membres)

Cotisations comme membre donnant accès aux terrains de padel : 160 euros (-18 ans), 220 euros (adultes) Cotisations comme non – membre donnant accès aux terrains de padel : 215 euros (-18 ans), 325 euros (adultes)

Léo

Les terrains sont réservés aux membres. L’affiliation au club est de 355 euros par an (pour les plus de 35 ans) et 150 euros en plus pour l’affiliation à la section padel. Tarif horaire pour les joueurs invités par un membre (maximum 3 fois par saison) : 15 euros/pers.

AU DAVID LLOYD, LE PADEL ÉTEND SON TERRITOIRE

FRANÇOISE LAECKMANN

La vibora, alternative ultra efficace du smash, est un de ces coups spectaculaires qui définit le padel. Au David LLoyd, c’est aussi le nom de son club.

Localisé au sein de la magnifique forêt de Soignes, le club de David Lloyd est installé dans un cadre idyllique puisqu’il s’agit d’un magnifique château au pied duquel vous accueillent actuellement deux terrains de padel (accessibles à pied via l’entrée de l’avenue Van Bever).
En tant que leader des clubs de fitness, santé et sports
de raquettes en Europe, le groupe David Lloyd se doit d’offrir les meilleures conditions de jeu et notamment de répondre à la demande croissante des amateurs de padel.

A cet effet, le club a lancé La Vibora, sa section padel,
qui offrira pas moins de trois nouveaux terrains dès l’hiver 2021-22. Pour les membres du club, deux formules d’abonnement sont pratiquées (39 ou 56 euros par mois).

Pas affilié au David LLoyd?

Aucune importance. Que vous soyez un joueur débutant ou confirmé, joueur acharné ou occasionnel, différentes formules d’abonnements sont disponibles (Pass visiteurs, Fun ou Addict). L’endroit est facile d’accès, les terrains accessibles sept jours sur sept et 363 jours par an, par créneaux de réservation de 1 h 30 (32 euros le créneau), et raquettes et balles sont à disposition gratuitement à la réception du club.

Les non-membres du David Lloyd ayant une réservation padel peuvent avoir accès à l’ensemble des infrastru- ctures du club (piscines, jacuzzi, saunas, hammam, salles de sports, restaurant, terrasse…) pour eux et la personne de leur choix avant et/ou après leur réservation padel pour un montant réduit de 25 euros par personne (au lieu de 35 euros).

Ne reste plus qu’à enfiler votre tenue vestimentaire correcte exigée (notamment des chaussures adaptées et un t-shirt). Et voilà, la bola est dans votre camp. Bonne partie !

www.davidlloyd.be, La Vibora@DavidLLoydBrussels ou 0475/55 89 53