Pour rappel, la série nous fait suivre le destin d’un chef d’expédition Ragnar Lothbrok. Celui-ci, décide de cesser les raids sur les pays baltiques et de lancer une expédition vers les riches terres de l’Ouest, vers l’Angleterre. C’est la fameuse attaque du monastère de Lindisfarne qui fera entrer les Vikings dans l’Histoire en 793.

Dans Vikings, nous rencontrons les grands personnages historiques ou semi légendaires qui ont fait les grandes heures de la Scandinavie ou de l’Angleterre: le Comte Rollon (qui fondera la Normandie), la Reine Lagertha, Ivar le Désossé, Albert le Grand… A leur côté évolue une galerie de personnages pour le moins attachants car, il faut le signaler, peu de séries poussent aussi loin la psychologique des personnages et la profondeur des relations entre eux.

Outre sa qualité intrinsèque, le succès phénoménal de la série vient également de ce qu’elle présente la société Viking sous un jour plus réaliste. Ici, l’on est loin du cliché issu du romantisme du 19e siècle qui dépeignait les nordiques comme de blonds et virils machos aux mœurs sauvages et barbares. Et pour cause, les recherches historiques, archéologiques et philologiques ont depuis longtemps démonté cette vision et affirmé le raffinement et la complexité de la société nordique.

Dans le monde du jeu vidéo, c’est Ubisoft qui reprend le plus brillamment l’ambiance avec son Assassin’s Creed Valhalla. Dans ce jeu, nous incarnons Eivor, un chef de bande qui lancera lui aussi son équipage à l’assaut des côtes anglaises. Le scénario assez riche et passionnant ne nous empêchera pas d’explorer librement les terres anglaises et de gérer la construction de notre colonie. Attention que ce dernier aspect du jeu reste minimaliste, l’essentiel du game play se concentrant sur l’aspect « quêtes » et exploration.

Le retour du grand… brun

Et comme si cette mode Viking, trouvait un écho dans le monde scientifique, on ne pouvait terminer cet article sans citer deux découvertes majeures réalisées ces derniers mois. La première est le résultat de test ADN réalisés sur des tombeaux majeurs de chefs vikings. Où l’on découvre que ces chefs étaient en réalité des cheffes. Et oui, nos Vikings, loin d’être des gros masculinistes étaient apparemment souvent dirigés par des femmes guerrières à l’autorité et à la puissance indiscutée. A signaler que, déjà en 2014, des spécialistes avaient remarqué que les os du bassin des squelettes contenus dans les tombes avec armes et honneurs, étaient vraisemblablement féminins. Mais cette théorie avait été rejetée en bloc par le milieu académique tant il était inconcevable qu’une femme aurait pu occuper de telles positions. Il aura fallu attendre l’analyse ADN pour que soit confirmé le sexe des cheffes et que soient portés en plein jour nos préjugés sexistes.

La seconde découverte majeure, elle aussi permise par les analyses ADN, montre que l’ascendance scandinave des Vikings n’était que partielle. Nos fils du Nord auraient été issus de populations d’Asie ou du Sud de l’Europe. Ils auraient donc été, en majorité, plutôt bruns que blonds. Exit donc les géants blonds et toute l’imagerie romantique et nauséabonde du 19e siècle. Exit aussi, espérons-le, toute tentation de récupération de cette culture à des fins politiques aussi immondes que délétères.   

Sébastien Morgan