MOBILITÉ
Le pont de chemin de fer de la gare de Saint-Job, qui enjambe l’avenue Carsoel et crée de nombreux embarras de circulation, sera démoli et remplacé. Les travaux commenceront en 2023 et la nouvelle structure sera inaugurée fin 2024.
Démoli ou reconstruit ? On en parle depuis cinq ou six ans… Presque centenaire, rafistolé à coups de béquilles et autres colmatages de béton armé, le pont Jean et Pierre Carsoel souffre autant du poids des années que de celui des bus et des trams, de la congestion des voitures à l’arrêt, de celui des voyageurs du RER, et des cyclistes hors-pistes, sans compter le poids des rouspétances des riverains. Véritable noeud stratégique entre les quartiers résidentiels Carsoel / Observatoire et les commerces de la Place Saint-Job, ce croisement crucial est constamment embouteillé.
Le pont présente des problèmes de stabilité et d’étanchéité ainsi qu’un très mauvais état général et continue à se dégrader dangereusement. En 2017, le Collège des Bourgmestre et Échevins d’Uccle avait, pour des raisons de sécurité, adopté une ordonnance de police visant à interdire le trafic des véhicules de plus de 3,5 tonnes, à l’exception des trams.
La structure actuelle sera démolie pour être remplacée par un nouveau pont, en biais et plus large, qui accueillera un véritable pôle multimodal. S’y rencontreront à la fois les accès à la Gare de Saint-Job, les quais et les abris pour les transports en commun ainsi que les espaces publics et équipements pour les cyclistes et les piétons. Il y aura des abris pour les vélos, des espaces verts, des rampes PMR (pour personnes à mobilité réduite)… Bref, un espace plus moderne et mieux adapté en termes d’infrastructures.
LIMITER LES IMPACTS
Mais comment soulager la circulation pendant les travaux ? « Tout sera mis en oeuvre pour limiter les impacts sur la mobilité », affirme Thibault Balthazar, attaché de presse d’Infrabel, le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge. « L’actuel pont sera maintenu en exploitation lors de la première phase de construction d’un nouveau pont. Nous attendons le permis d’urbanisme pour aller plus loin. » Le projet est né du partenariat entre Infrabel, la STIB, la SNCB, Bruxelles-Environnement et la commune d’Uccle, porté par un bureau d’études CSD ingénieurs. « Jusqu’à présent, le projet a été très bien accueilli par tous les partenaires. Chaque secteur a apporté ses idées », rajoute Thibault Balthazar.
Du côté de la STIB, on estime qu’« il est encore beaucoup trop tôt pour avoir des informations précises et surtout arrêtées sur les déviations qui devront être mises en place à ce moment-là », déclare Cindy Arents, du service presse de la société bruxelloise de transports en communs. « Mais comme lors de tout chantier impactant la circulation de nos véhicules (ici la ligne de tram 92, les lignes de bus 37, 60 et N10), la STIB se concerte bien évidemment avec les autorités communales et la police bien avant le début du chantier afin de trouver la meilleure solution pour pénaliser le moins possible les voyageurs. »
DEUX PONTS PARALLÈLES
Infrabel précise par ailleurs que « le chantier devrait durer 380jours, avec l’objectif de démarrer ces travaux courant 2023. La construction du nouveau pont, prévue pour février 2024 se fera tout en conservant le pont actuel. Il sera donc construit de manière parallèle au pont existant. Une courte interruption du trafic est néanmoins inévitable. »
La commission de concertation d’Uccle a rendu un avis favorable à l’unanimité, assorti cependant de nombreuses conditions qui vont obliger Infrabel à amender et modifier quelque peu le projet pour y intégrer les remarques. Infrabel dit en avoir bien pris note, tout comme des « préoccupations des riverains » et être « occupé à traduire ces éléments sur plan. » Il faudra notamment prévoir une verdurisation plus importante, réduire un peu les gabarits et donner plus de place pour les usagers faibles. Notons que c’est la Région qui délivrera le permis d’urbanisme. L’inauguration est d’ores et déjà prévue pour fin 2024.