Dernier vainqueur en date de The Voice, Jérémie Makiese portera haut les couleurs de la Belgique au concours Eurovision de la chanson, le 14 mai prochain. Cet Ucclois qui a aussi rejoint le club de football Excelsior Virton incarne parfaitement la fatale attraction entre les arts de la scène et… de la pelouse.

Il fût un temps où associer musique et sport pouvait paraître drôle. Souvenez-vous de la chanson « Je te survivrai »  braillée par Jean-Pierre François en 1989 ou de « Vivre dans ta lumière » malmenée en 2000 par un Youri Djorkaeff fraîchement auréolé du titre de champion du monde…

Si aujourd’hui les footballeurs s’aventurent moins à la conquête des hit-parade et autres streamings, le fait est que les artistes gravitent autour de l’orbite des footballeurs et vice-versa. Il est vrai également qu’entre les deux disciplines, les similitudes existent. Les deux affrontent la foule. Ce sont des milieux qui boostent l’ego et qui génèrent autant d’esprit de compétition que de pression. Des similitudes qui expliquent sûrement pourquoi ces milieux se nourrissent mutuellement et aiment se côtoyer.


Depuis l’année dernière, Jérémie Makiese a signé un contrat, comme gardien de but, à l’Excelsior Virton, un club qui évolue en seconde division (1B).

Aussi à l’aise derrière un micro que sur le gazon

Jérémie Makiese est né à Anvers dans une famille de musiciens où il grandit aux côtés de ses trois frères et sœur. Très jeune, Jérémie devient un petit prodige du football. A l’âge de 13 ans, il s’ inscrit à la BX Brussels, le club de Vincent Kompany. Parallèlement au football, au poste de gardien de but, alors qu’il chante déjà depuis sa plus tendre enfance à l’église, le jeune talent se découvre une passion pour la musique. Ses influences ? Que des bonnes ! D’Ottis Redding à Michael Jackson, en passant par Stromae ou Damso, tout un programme.

« C’est lors d’un concours de chant, auquel mon père m’avait inscrit et que j’ai gagné haut la main (rires) que ma passion pour la musique s’est confirmée. C’est cette victoire qui m’a d’ailleurs poussé à m’inscrire aux castings de The Voice Belgique. C’était juste avant de fêter mes 20 ans ! » La suite, on la connaît. Jérémie, à cette époque encore étudiant en géologie, s’est démarqué tout au long du programme musical de La Une et a remporté le trophée grâce à un soutien sans faille de la part du public. A vingt ans, la nouvelle révélation signe un contrat avec Universal Music.

Lors de cette aventure, il créé également un lien profond avec sa coach BJ Scott qui devient son mentor dans le milieu musical et une épaule sur laquelle il peut s’appuyer lorsqu’il doute. Ce qui arrive assez vite suite à sa victoire à The Voice, puisque Jérémie doit prendre la décision  difficile de mettre ses études entre parenthèses. Son but : vivre pleinement ses deux passions, la musique et le foot.

« Aujourd’hui, je peux réaliser mes deux passions, elles rythmaient encore mes journées jusqu’à ces derniers mois, car je souhaite donner toutes les chances à ces deux carrières. Hors la belle parenthèse de l’Eurovision, je parviens encore à concilier les deux sans trop de problèmes. Dans la musique, on est assez flexible, j’adapte mon emploi du temps, même s’il y a bien sûr certaines obligations. Mais le foot, c’est une vraie passion, je ne peux pas m’en passer. Je veux montrer qu’on peut combiner les deux. »


La complicité entre BJ Scott et Jérémie : « Celui-ci, c’est un grand (talent).
Le gars incarne la grande classe. C’est facile de faire les liens avec quelqu’un qui est profondément gentil
» clame la coach, dithyrambique envers son poulain.

Un titre qui s’est imposé naturellement

Et Jérémie Makiese d’évoquer le dilemme à la base du titre « Miss You » qu’il défendra sur la scène de l’Eurovision les 12 et 14 mai prochains : « Je suis dans une situation où je suis d’abord un footeux. Du coup, pour l’Eurovision, j’ai dû faire un choix entre le foot et la musique. Mais je n’aurai pas à nouveau la chance extraordinaire de chanter sur la plus grande scène du monde (ndlr : Avec 183 millions de téléspectateurs en 2021, le concours Eurovision de la chanson est le show le plus regardé au monde) donc cela a été un choix difficile pour moi… Mais mes coéquipiers de l’Excelsior Virton m’ont complètement soutenu et cela m’a facilité la tâche. »

Miss You, la chanson qui représentera la Belgique, reprend tous les ingrédients qui ont bâti la renommée du vainqueur de The Voice Belgique saison 9. Le jeune artiste belge y mêle ses différentes influences déjà citées : inflexions et lamentations soul, chœur gospel et structure rythmique R&B. Le tout guidé par une puissance vocale et une émotion uniques. On note aussi au passage la montée des premières notes au piano soutenues par une section de cordes majestueuse, qui rappellent les thèmes mystérieux et mélancoliques de la saga James Bond. La chanson évoque l’état émotionnel d’une rupture, qu’elle soit sociale, sentimentale ou professionnelle, une étape nécessaire pour aller de l’avant.

« Tout a commencé par un petit loop de guitare et l’histoire s’est créée. J’ai commencé à parler, à exprimer ce que je ressentais et en même temps on écrivait », révèle le jeune chanteur soulagé d’être enfin entré dans la compétition avec sa chanson. En effet, ce parcours représente pour lui « beaucoup de travail et de sacrifices ». Jérémie Makiese a pu compter sur la « The Voice Family » pour livrer sa meilleure partition, en particulier sur sa coach BJ Scott. « J’ai eu une intervention de BJ au niveau de l’interprétation. C’est pour cela que je suis confiant. Merci encore à toi BJ », déclare-t-il.


Jérémie Makiese, grand gagnant de la saison 9 de The Voice Belgique

« Aujourd’hui, plus que tout, je suis très heureux de pouvoir représenter la Belgique au « mondial de la musique »

Prochain rendez-vous à Turin

Notre jeune Ucclois aime particulièrement se retrouver seul au square des Héros, face au Parc de Wolvendael : « C’est le premier endroit sur lequel j’ai flashé quand je suis arrivé à Uccle, je voulais à tout prix m’installer dans les alentours proches de ce square. Il est somptueux, j’aime bien m’y poser, seul, y réfléchir ou y trouver l’inspiration… »

« Aujourd’hui, plus que tout, je suis très heureux de pouvoir représenter la Belgique au « mondial de la musique » (rires). Je suis très heureux de son message d’encouragement, de force et d’aide. Mais aussi, je suis fier du son « diversité culturelle » que j’ai sorti. Ce mélange prouve que tous les styles peuvent s’unir et cohabiter harmonieusement. C’est aussi ça, la belgitude, et elle me correspond totalement ! », claironne-t-il.

Et nous, on espère entendre : « Belgium twelve points », Belgique 12 points, le 12 mai (lors de la demi-finale) et le 14 mai pour la finale à Turin en Italie. Avanti Jérémie !