LES CLEFS DU SOL

La chronique mensuelle de Semance, comptoir citoyen de production et d’échange libre de semences, traditionnelles, oubliées et encore inconnues dans nos contrées, né au Homborch, à Uccle.

Un jardin équilibré, peuplé d’animaux et de plantes locales, c’est tout à fait possible… et même nécessaire ! Le bon fonctionnement de notre environnement est lié à la santé de nos écosystèmes, donc de la biodiversité. Les services que celle-ci nous rend, gratuitement, sont inestimables : pollinisation des champs, équilibre et assainissement des sols, purification de l’air… Une espèce qui disparaît, c’est un des maillons d’une chaîne qui est brisé, remettant en question la survie d’autres espèces… En fin de course, nous sommes tous impactés.

Bonne nouvelle ! Tout le monde peut, à son échelle, favoriser la résilience de la faune et de la flore locale. Et ça commence dans le jardin ou sur un balcon. Saviez-vous que 74 % des Belges propriétaires possèdent un jardin et auraient dépensé ensemble plus de 3,6 milliards d’euros pour son entretien en 2020 (1) ? Or, la majorité de nos espaces verts sont assez pauvres en biodiversité et se limitent à des plantes exotiques et beaucoup de gazon. Pourtant, les jardins peuvent être de véritables refuges de biodiversité.

Pas besoin d’être un jardinier professionnel, nous pouvons tous rendre notre environnement plus accueillant pour la biodiversité – plantes, insectes, oiseaux ou petits mammifères – grâce à quelques gestes simples ou quelques petits aménagements.

TROIS RÈGLES

  1. Identifier une espèce végétale « locale » 

Aujourd’hui, on dispose de ressources dans l’Internet, facilement accessibles et qui facilitent la tâche. On peut, par exemple, s’informer auprès d’Ecowal (www.ecowal.be) ou de Natagora (www.natagora.be).

  • Sélectionner une essence qui conviendra à notre faune locale

D’abord, optez pour des plantes issues de l’agriculture biologique.  Ensuite, évitez les fleurs doubles comme les rosiers ou les œillets, dépourvues de nectar ou de pollen pour les butineurs et privilégiez les variétés mellifères. Enfin, comme tout écosystème, privilégiez la diversité (mélange de plusieurs familles et espèces de plantes) pour obtenir, par exemple, des floraisons tout au long de la saison et attirer plus d’insectes, d’oiseaux… Conseil pratique: consultez les fiches Jardin Naturel du Reseau Nature (https://reseaunature.natagora.be/).

  • Trouver les essences locales

Elles ne sont pas plus onéreuses. De nombreuses pépinières, associations, grainothèques et comptoirs citoyens sur le territoire de la Région bruxelloise peuvent fournir et conseiller les jardiniers en herbe tout au long de l’année. Quelques adresses utiles :  la pépinière Ecoflora (Hal), spécialisée en plantes sauvages principalement indigènes et en plantes comestibles ; Ecosem (Corroy-le-Grand), spécialiste des prairies fleuries ; la ferme Nos Pilifs (Neder-Over-Hembeek). Vous pouvez aussi vous adresser aux grainothèques, ou à un comptoir citoyen, comme Semance (www.semance.be), qui existent en Région bruxelloise et peuvent aider les personnes motivées à se procurer les graines nécessaires.

(1) Logic-immo.be, 19 janvier 2021