Retour en pays natal
« Qu’ai-je bien pu faire de mon enfance ? Je n’ai pas été à sa hauteur. Je vais convoquer mes 10 ans, les neiges d’antan, la maison où j’ai grandi… Et vérifier si les cailloux que j’ai jetés depuis mes premiers pas sont capables de me ramener à elle. En route vers le pays natal… »
C’est le fil du nouveau livre de Nicolas Crousse, journaliste au Soir et Ucclois d’adoption. Un récit, entre manuel de survie et journal intime. Une lettre aussi, à ses trois filles, pour qu’elles sachent tout ce que leur père leur doit. Comme il confesse ce qu’il doit au sien, le poète Jean-Louis Crousse, « nomade, bougeant d’un toit à l’autre, d’un bistrot à l’autre, d’une femme à l’autre ». Dans Retour en pays natal, on entre dans l’église orthodoxe, avenue De Fré, qui provoque en 1952 une révolution spirituelle chez sa mère, Jacqueline De Geest, et dont les chants « encore aujourd’hui ont refuge au plus intime de moi ». On sillonne Schaerbeek, où la famille habitait. On s’arrête à Molenbeek, au Stade Machtens, où « une à deux fois par mois, Papa nous emmène, mon frère et moi ». On bivouaque le long de la Lienne, petit affluent de l’Amblève, à Roly, village proche de Philippeville, à Trou de Bra, hameau de Lierneux, théâtres de vacances d’enfance heureuses. On croise Warren Beatty, Bach, Woody Allen, Brel, Souchon, Higelin, Noël Godin, Shakespeare, Merckx… On affronte des peurs, des triomphes, des lâchetés, des névroses et des rires. Une quête identitaire au long cours. Dans les veines de Bruxelles mais avec fenêtres sur monde(s).
Ed. Le Castor Astral, 192 p.