En 1933, Laura Turner s’installe définitivement dans son atelier-maison au 20 de l’avenue Brunard, atelier qui sera qualifié par Henry Fagne de « grotte merveilleuse ». Pendant plus de 60 ans, elle enrichira la vie artistique d’Uccle et sera une force vive d’Uccle Centre d’Art. Fille d’un industriel anglais et d’une mère française, elle fait ses études artistiques à Bruxelles et étudiera aussi à Londres et à Munich. Au début de sa carrière, elle s’inscrit très significativement dans le mouvement des fauvistes brabançons. Par la suite elle s’orientera aussi vers l’expressionnisme et pourra même, selon Jacques Gaand, être apparentée aux artistes belges de l’école de Laethem-Saint-Martin. Son talent est tel qu’elle exposera avec Derain, Picasso, Foujita, Zadkine, Gustave Desmet, Manbour, Fritz Van den Bergh et Floris et Oscar Jespers. Dans les années trente, elle fait de nombreux voyages en Ukraine ce qui va la faire exploser sur le plan artistique. Elle réalise de magnifiques et  imposantes  compositions décoratives, lumineuses et colorées qui mettent en scène la vie populaire et quotidienne en Ukraine. Sa maîtrise des couleurs douces mais fortes, reflète toute l’ampleur de sa personnalité. Elle décorera aussi un monastère en Ukraine en y réalisant de grandes fresques décoratives et religieuses. Cette période sera selon moi le point d’orgue de la carrière de Laura TURNER. Ses plus belles réalisations sont à mon sens inspirées de sa période ukrainienne. 

Après la Seconde guerre mondiale, elle s’orientera vers une peinture plus intimiste, représentant les joies simples de la vie quotidienne. Ses thèmes préférés seront les maternités, les enfants, les jeunes filles aux oiseaux, les chats et les gens qui l’entourent. Elle réalisera aussi un nombre considérable d’aquarelles représentant des paysages de Belgique, de France, de Hollande, des États-Unis et de Jamaïque. Ces aquarelles prouveront encore une fois sa maîtrise parfaite des couleurs fortes et douces à la fois, ce qui l’apparente inévitablement au grand peintre anglais du même nom, William Turner avec qui la légende lui prête un lien de parenté qui n’a pas encore été réellement établi à ce jour. Elle a à son actif pas moins d’une quarantaine d’expositions réparties entre 1913 et 1985, dont les deux dernières, posthumes.

Afin de lui rendre hommage et lui garder la place importante qu’elle mérite au sein de la peinture et de l’art belge, je désire écrire un ouvrage pour lui rendre hommage. Pour ce faire, j’aimerais recueillir des témoignages de personnes qui l’ont connue, qui possèdent des toiles, aquarelles ou autres pièces d’art réalisées par Laura Turner. Je remercie à l’avance toutes les forces vives de la commune d’Uccle qui m’ont déjà apporté leur aide ».

                                                                                                                                              Jacques Gaand

Si vous désirez apporter votre témoignage et votre pierre à l’édifice, vous pouvez contacter Jacques Gaand au 0475/92.77.11 ou par mail à l’adresse suivante .