Ces dernières années, les enseignes de prêt-à-porter se sont multipliées dans le quartier du Vert Chasseur – Vivier d’Oie. Essentiel, COS, Maje, American Vintage, Bellerose, Rue Blanche et bien d’autres… L’offre y est de plus en plus large et branchée. Au point de devenir un nouveau temple de la mode à Bruxelles ? Certains le pensent. Zoom sur l’un des lieux de shopping les plus glamours de la capitale.
Vert Chasseur est la première boutique à s’être installée dans le quartier ucclois du même nom en 1981. Un pari ambitieux, à l’époque ! « Tout le monde nous disait “faire de la mode ici ? Mais vous êtes fous !” », se souvient Dominique Vermeulen, propriétaire de l’enseigne. « À l’époque, il n’y avait rien, seulement des arbres et une épicerie. » Mais Dominique et son mari ont tout de suite repéré le potentiel commercial de cette portion de la chaussée de Waterloo. Ses atouts : une route fortement empruntée, la présence de plusieurs écoles aux alentours et du bois de la Cambre. Dans la foulée, le couple a ouvert 3 autres magasins de vêtements. « Et puis les autres sont venus ! », résume celle grâce à qui tout a commencé. Un nouveau lieu de shopping était né.
SHOPPING LOCAL ET ACCESSIBLE
Aujourd’hui, le quartier du Vert Chasseur – Vivier d’Oie attire de nombreux habitants du sud de Bruxelles, du Brabant wallon et de la périphérie qui ne veulent plus se rendre jusque dans le centre de la capitale pour lécher les vitrines. The Kooples a ouvert ses portes au mois de janvier au numéro 1067 de la chaussée de Waterloo. « On s’est implanté dans le quartier suite à une très forte demande de nos clients qui désiraient une boutique plus près d’Uccle, Rhode-Saint-Genèse et des environs pour leur éviter d’aller jusqu’à l’avenue Louise », confirme Cédric Belang, le responsable du magasin.
« De nos jours, les consommateurs se dirigent plus volontiers vers un endroit près de chez eux, facilement accessible, où ils se sentent bien », remarque Didier Vervaeren, styliste et professeur à la Cambre. C’est le cas de Laurence, habitante de Beersel, Véronique, Uccloise, ou encore Catherine, Rhodienne, qui ne s’aventurent plus loin de leur fief pour faire leurs emplettes. « Je trouve tout à proximité et ça me permet d’éviter le trafic », commente cette dernière. Souvent considérée comme un village, la commune d’Uccle possède ce côté cosy, rassurant et convivial qui fait tout son charme. « Le quartier Dansaert n’est plus ce qu’il était », regrette le fashion gourou. « Les enseignes prestigieuses ont quitté le centre-ville de Bruxelles. Le piétonnier et les attentats font partie des événements qui ont fait souffrir cette zone commerciale de plus en plus désertée », explique-il. L’énergie des rues commerçantes bouillonnantes de monde semble avoir été déplacée ailleurs, dans des quartiers dynamiques et à taille humaine comme celui d’Uccle. « Contre toute attente, les petits centres locaux représentent l’avenir », prédit Didier Vervaeren.
PUBLIC NICHE
Le quartier du Vert Chasseur – Vivier d’Oie est-il amené à devenir la nouvelle Mecque du shopping mode à Bruxelles ? Voire un nouveau Dansaert ? « Je n’irais pas jusque-là ! », sourit Didier Vervaeren. « La clientèle est trop “sage” par rapport au courant avant-gardiste que l’on retrouve dans les districts les plus fashion des capitales, précise le styliste. Le branché attire le branché. Pour devenir un temple de la mode, il faudrait qu’un créateur phare, une enseigne pointue ou une marque très prestigieuse y dépose ses valises. Si Hermès choisissait de quitter le boulevard de Waterloo pour s’installer à Uccle par exemple, ça révolutionnerait le quartier… » Olivia Borlée, l’athlète fondatrice de la marque 42/54, regrette quant à elle qu’il n’y ait pas plus de marques belges mises à l’honneur dans le petit centre ucclois.
Les commerçants ucclois, de Bellerose à COS en passant par Le Vert Chasseur, affirment pouvoir compter sur une clientèle fidèle. Le profil de leurs habitués : principalement des femmes avec un pouvoir d’achat élevé qui cherchent des pièces intemporelles et de qualité, loin de la fast fashion. « Le flux est plus calme qu’avenue Louise mais on est face à une clientèle plus acheteuse », remarque le gérant de The Kooples.
Pour s’adapter à sa cible « plus BCBG », la sélection des vêtements proposés dans les rayons est d’ailleurs différente que dans la boutique de l’enseigne du centre-ville. « À Uccle, on mise sur un style classique comme des robes avec des imprimés fleuris et des tenues habillées. On délaisse un peu le côté rock que l’on retrouve très fort dans la marque », précise Cédric Belang.
ATTIRER LES FLÂNEURS
Selon Greg Bouvy, le propriétaire de Twin Shop, installé depuis une quinzaine d’années dans le quartier, pour dynamiser encore davantage le Vert Chasseur – Vivier d’Oie, il reste un défi à relever : donner envie aux clients d’y flâner plus longtemps. « Beaucoup d’entre eux s’arrêtent en vitesse pour un stop shopping rapide dans leur magasin préféré, regrette-t-il. Si on développait une aire de parking ou que des cafés et bars sympas venaient s’installer ici, peut-être qu’ils se promèneraient dans le coin tout l’après-midi », rêve le commerçant.