Sabotage ? Suicide politique ? Six ans après la sortie
du livre polémique Un président ne devrait pas dire ça, les confessions explosives de François Hollande refont l’actualité : l’ouvrage de Gérard Davet et Fabrice Lhomme – journalistes du Monde – est adapté au théâtre avec Thibault de Montalembert.

Le livre fut un tsunami. Paru en octobre 2016, salué dans les médias, savouré par les lecteurs, ce livre de 700 pages retranscrivant 61 interviews s’est écoulé à 250.600 exemplaires.

La pièce met en scène le journaliste d’un grand quotidien, Stéphane Mercier, joué par Thibault de Montalembert, que les fans de la série « Dix pour cent » connaissent bien, qui écrit un ouvrage d’entretiens avec le président de la république avec l’aide de Léa, normalienne diplômée de Sciences po et experte des réseaux sociaux jouée par Mathilde Roehrich.

D’emblée, Thibault de Montalembert – que nous avons contacté – nous assure que la pièce « C’est du Balzac, avec les splendeurs et misères de la République. Quelque chose de formidable dans le registre de la comédie humaine ».

Au jeu dangereux de l’interview au long cours

« La phrase-titre du livre et de la pièce, « Un président ne devrait pas dire ça », François Hollande l’a réellement lâchée, ajoutant… « mais je le dis quand même! « , un jour d’exaspération, raconte Thibault de Montalembert. Il s’agaçait, alors, de voir la presse ausculter de trop près sa relation avec « ses femmes », Ségolène, Valérie, Julie. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que pour écrire le livre Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont passés cinq années dans le sillage du chef de l’État, sans conseiller, sans témoin. Juste lui et eux. Ce qui est déjà exceptionnel en soi. Avec une double exigence : pas de langue de bois, encore moins de propos « off the record ». C’était la condition impérative. Pas de relecture, non plus, de ses « confessions »

« Les dialogues de la pièce ressemblent « au mot près » aux échanges publiés. Les écrits restent… mais la pièce montre en fait la préparation de ce livre, souligne Thibault de Montalembert. À part les verbatim du président, on est plongé au cœur d’une rédaction
et on y découvre les inimitiés, les jalousies, les rapprochements, les jeux
du pouvoir et du contre-pouvoir et, surtout, on assiste à la fabrication de l’information. La pièce est donc à la fois passionnante, drôle (comment le Président hésite, péniblement, sur la forme du communiqué annonçant sa rupture d’avec Valérie Trierweiler), dramatique et pleine de suspense – même si on connaît la chute ! Elle donne aussi
à voir l’humanité de Hollande : ses faiblesses, ses erreurs, mais également sa force au moment le plus tragique de son quinquennat, celui des attentats de Paris.»

« C’est du Balzac, avec les splendeurs et misères de la République. Quelque chose de formidable dans le registre de la comédie humaine »

Ceux qui aiment le journalisme adoreront ces jeux de pouvoir et l’envers du décor. Ceux qui aiment la politique seront comblés de confidences, d’astuces et de réflexions.

de 14€ à 56€